La dépression tropicale Tomas chamboule l'arrivée de la Route du rhum, «beaucoup plus compliquée que prévu», analyse Richard Silvani, météorologue. «La dépression a brisé les alizés de sorte qu'il n'y a plus de vent sur la Guadeloupe. Difficile de dire si les cartes vont être totalement rebattues… L'arrivée devrait alors se faire ce soir. Voire demain matin [heure de Paris, ndlr].» Des lambeaux de cette dépression, centrée au nord d'Haïti, ont bien failli envoyer au tapis Yann Guichard (Gitana 11) : «Le vent est monté soudainement à 45 nœuds… J'ai failli me mettre sur le toit.»
Toujours en tête hier soir, Franck Cammas (Groupama 3) n'a pas encore remporté cette Route du rhum après laquelle il court depuis quatre éditions. Seul Thomas Coville (Sodebo), qui navigue au bord de la dépression, pourrait encore lui contester la victoire, même s'il ne se montrait guère optimiste d'autant qu'il était scotché dans une zone de calme. Franck Cammas est donc sur le perron du triomphe. Coville, lui, l'a déjà connu. Mais en monocoque en 1998. «Ce n'était pas ma victoire mais celle d'Yves Parlier [qui l'avait routé], puisque je l'avais remplacé suite à sa blessure de parapente.»
Coville aimerait monter au premier étage. Il est encore au rez-de-chaussée. L'escalier qu'il lui reste à gravir dans les dernières heures est dans le noir et sans vent. 200 milles à rattraper, le pari est-il encore jouable ? «Groupama 3 est un batea