Lecteurs de l'Ouest et footeux, savourez ; les autres, ouvrez grands vos yeux : ce samedi soir, Brest traverse la Bretagne avec la casquette de leader pour se poser route de Lorient et y défier ses cousins rennais. Brest, deuxième plus petit budget de Ligue 1. Même l'austère Patrick Le Lay, ex-patron de TF1 et président du Stade rennais, se pique de chambrer : «Si Brest gagne, ça fera un sujet de conversation pendant dix ans ; si on gagne, un sujet de conversation pendant une semaine.» Mais puisque, sauf coup de tonnerre, Brest ne virera pas en tête du championnat fin mai, il était urgent d'aller rendre visite à Alex Dupont, le coach brestois et un des grands artisans de cette jolie parenthèse automnale. Une parenthèse qui s'étire, d'ailleurs, puisque c'est aussi lui qui a fait monter, l'an passé, les rouge et blanc en Ligue 1, raflant au passage le titre de «Meilleur entraîneur de Ligue 2» attribué par ses pairs.

Pour le milieu du foot, Dupont c'est «Sir Alex», clin d'œil à Alex Ferguson, l'inamovible entraîneur de Manchester United, l'un des clubs les plus riches et titrés du monde. Le parallèle tient à leur longévité, «la plus belle des victoires» pour le Français. Dans un univers Kleenex, «où perdre trois matches de suite devient suspect», durer est la plus belle carte de visite. Or Alex Dupont, après un honnête parcours de joueur de deuxième division, entraîne depuis vingt-six ans. Pas des grosses écuries (Dunkerque, Gueugnon, Sedan, A