Tiens, un néologisme : «julipié». Forgé sur le nom El Juli et sur l'estocade a volapié. A vole-pied. Il désigne la façon qu'a El Juli de tuer les toros. Le mot serait apparu en 2004 sous la plume de l'aficionado Joaquín Monfil. Monfil livre des textes taurins au site espagnol «Opinión y Toros» qui a pour sous-titre : «Un engagement avec l'aficionado et la vérité.» Mazette.
Aux arènes, l'aficionado pour de vrai a rendez-vous non pas avec un spectacle mais avec sa vérité. Et la vérité du julipié, elle sent le soufre.
Rappel de la chose. Pour estoquer, El Juli jette sa muleta sur les yeux du toro qu'il aveugle ; se précipite vite «au pas de banderilles» l'épée en main vers la corne droite ; l'évite en bondissant et, plutôt sur le flanc du toro que dans le berceau des cornes, y plonge son épée. Le tout à vitesse grand V, pour que le toro n'ait pas le temps de donner un brusque coup de tête. L'épée est souvent perpendiculaire et un chouïa en arrière du point précis, quelques centimètres carrés, où la pureté de la suerte, qu'on nomme le moment de la vérité peut-être parce qu'on peut y mentir, exige qu'elle s'engloutisse.
«Goal !» Le julipié est très souvent efficace et toujours spectaculaire. Les spectateurs aveugles ou indifférents à l'exactitude tauromachico-éthique de la chose mais sensibles à l'exploit athlétique l'accueillent par une grosse ovation. Elle est plus proche du hourra que du olé. On dirait qu'elle célèbre un but :