Il y a huit jours, après leur pâle victoire contre l'Argentine 15-9 à Montpellier, les Bleus ont esquissé un tour d'honneur. Avant de se raviser. Au moins n'ont-ils pas eu à se poser la question, samedi, dans la froidure du Stade de France balayé par une tornade jaune. Une mi-temps à faire de la résistance (13-13), en se fiant comme d'hab à l'abnégation du pack (d'où un essai de pénalité au terme de la seule séquence tricolore réellement dominatrice), puis une des plus cuisantes branlées de toute l'histoire du rugby français (59-16), avec six essais marqués en vingt-huit minutes (dont trois de l'ailier Drew Mitchell) par des Australiens si hallucinants de vélocité et d'adresse que leur unique préoccupation consistait à garder le ballon dans les limites du terrain et à le faire virevolter jusqu'à l'en-but adverse. Plus tard, dans le RER ramenant le public du Stade de France au cœur de Paris, un gros malin a eu l'idée de mettre AC/DC à fond la caisse (Highway to Hell, Back in Black, Thunderstruck… toute la playlist fonctionne), oubliant au passage que le plus célèbre groupe australien était anglais.

«Honte». Mais bon, l'heure n'est plus au pinaillage au sein du camp tricolore qu'on n'avait pas vu aussi hébété depuis une éternité. Car aujourd'hui, plus personne ne peut nier l'évidence : l'hémisphère Nord en général, la France en tête - puisqu'elle sort, ne l'oublions pas, d'un Grand Chelem qui avait pu nourrir quelques chimères - est bien incapable de l