Dans les colonnes de Libération, il y a tout juste vingt-trois ans, Michel Platini essayait d'expliquer à Marguerite Duras les mystères du football. Il lui disait notamment ceci : «C'est un jeu qui n'a pas de vérité, qui n'a pas de loi, qui n'a rien. Et on essaie de l'expliquer. Mais personne n'arrive à l'expliquer. C'est pour ça qu'on peut toujours parler du football, qu'on peut faire des articles, etc. » (Libé du 14 décembre 1987). Dont acte. Nous sommes autorisés à écrire un article et à constater que cette profession de foi très relativiste a en effet pour elle l'actualité footballistique récente.
Après tout, ce qui est vrai un jour ne l’est pas toujours. Le prodigieux entraîneur Mourinho battait le Barça il y a quelques mois à la tête d’une équipe milanaise qui réussissait à bloquer entièrement le jeu catalan. Lundi dernier, à la tête cette fois d’une équipe de Madrid qui n’avait pas encore connu la défaite cette saison et qui était la meilleure défense espagnole, Mourinho a subi une défaite cuisante.
Ce qui était vrai dans un cas s'est avéré faux dans l'autre, sans que l'on comprenne les raisons footballistiques de cette déroute. Est-ce simplement parce qu'on ne joue jamais deux fois sur la même pelouse, comme le disent les commentateurs héraclitéens? On leur accordera que l'Inter de l'an dernier n'est pas le Real d'il y a deux jours, et que le Milan avait les moyens de faire déjouer le Barca. Des moyens qui manquent au Real, dont le jeu est pl