Hormis dans les pays retenus et quelques-uns de leurs amis, les commentaires étaient quasi unanimes, vendredi, pour déplorer que les considérations politico-économiques l’aient emporté sur la qualité des dossiers dans le choix de la Fifa d’attribuer les Mondiaux 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar. Pas de quoi rehausser le prestige d’une institution dont la crédibilité avait déjà été entachée, avant le vote de jeudi, par les soupçons de corruption écornant plusieurs de ses membres. Soupçons récurrents, d’ailleurs, et régulièrement étayés par des enquêtes journalistiques. Sans que jamais l’instance dirigeante du foot mondial n’éprouve la nécessité de faire son aggiornamento, comme le Comité international olympique le tenta en son temps, après la révélation du scandale dans le processus d’attribution des Jeux de Salt Lake City.
L’autre vainqueur des scrutins de jeudi n’est pas un pays mais un homme. Joseph Blatter a montré à l’occasion de cet épisode qu’il tenait fermement la barre de la Fifa, qu’il préside depuis juillet 1998. Parvenant même à infliger un sérieux camouflet à l’Angleterre - dont les médias sont les plus virulents -, éjectée dès le premier tour avec deux malheureuses voix (dont celle de son propre représentant), malgré un dossier largement supérieur à la concurrence.
L’homme qui a offert le Mondial à l’Asie (Japon-Corée, en 2002) et à l’Afrique (Afrique du Sud, en 2010) a une nouvelle fois réussi à faire prévaloir sa logique d’expansion politico-commerciale. El