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Les records du monde ne tombent jamais du ciel

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Evolution. Dans le cadre d’entretiens sur «la fin des records», deux chercheuses commentent le lien entre performance et géopolitique.
publié le 10 décembre 2010 à 0h00

Dans le cadre des entretiens de l'Insep (Institut national du Sport, de l'Expertise et de la Performance) consacrés à «La fin des records, mythe ou réalité» qui débutaient hier à Paris, une étude plus particulière concerne l'évolution de la performance et la géopolitique des records du monde au cours de l'histoire. Marion Guillaume et Hala Nassif, deux chercheuses de l'Irmes (Institut de recherche biomédicale et d'épidémiologie du sport), replacent politiquement et géographiquement les 2 910 records du monde enregistrés depuis les premiers Jeux d'Athènes en 1896. Une façon pour elles de montrer que le sport représente un outil capable d'évaluer le développement d'une nation au même titre que des facteurs tels que le PIB, l'espérance de vie, la natalité… «L'analyse nationale des records du monde révèle un lien précis entre les performances sportives d'un pays, son contexte historique et géopolitique et son niveau de développement» explique Marion Guillaume, qui intervient aujourd'hui à l'Insep à 14h30.

Stagnation. Réalisée en 2009, cette étude a porté sur quatre sports : athlétisme, natation, haltérophilie et cyclisme sur piste. Elle montre surtout la corrélation directe entre politique, développement et résultats sportifs. Ainsi, après guerre, l'Europe de l'Ouest accuse une stagnation du nombre des records battus. Dans le même temps, les Etats-Unis et l'URSS sont en plein essor dès les années cinquante, preuve que le sport était une des comp