Apartir de demain en Suède, l'équipe de France défend son titre mondial conquis il y a deux ans à Zagreb face aux Croates. Un titre qui arrivait après l'or olympique décroché à Pékin en 2008 et qui sera suivi par une victoire au championnat d'Europe en Autriche l'an dernier. Champions olympiques, du monde et d'Europe, en même temps, les Bleus dominent le handball comme rarement une équipe a réussi à le faire, toutes disciplines confondues. Et ça fait un bout de temps que ça dure (voir infographie). «J'ai le rêve du savant fou : dominer le monde», dit dans une boutade Claude Onesta, leur entraîneur. Quelles sont les raisons de l'essor de ce«sport de profs de gym» et de sa mise en orbite que l'on peut dater au début des années 90. Sur quoi repose cette architecture de l'exploit ? Sur la fédération ? La formation ? Les hommes ? Tentative de décryptage des succès d'un sport qui se joue à 7 et offre chaque année à la France de jolies étrennes.
Une fédération prudente
Une gestion de père de famille «et, aussi, l'idée très haute que nous sommes avant tout une entité de service public», assure Philippe Bana, le directeur technique national. La Fédération française de handball (FFHB), qui conserve les trophées dans une malle à Gentilly (son siège en banlieue parisienne), cultive une discrétion feutrée. Elle a longtemps eu l'image d'une fédé un peu grise et sèche. C'est ce qui lui a été reproché, notamment par les «Barjots» (l'équipe médaillée