Certes, l’entraîneur australien de Gaël Monfils n’est pas qu’une montagne de muscles. Mais on ne peut ignorer sa carrure. Celle d’un Musclor accro à la salle de gym, à deux doigts de faire péter les coutures du short et du polo, à l’œil aussi sombre que les cèdres du Liban, le pays de ses ancêtres.
Avec lui, le premier contact est physique, forcément. Roger Rasheed est une montagne. Magique, vont d’ailleurs bien devoir finir par reconnaître ses détracteurs, lui qui a accompagné le Lleyton Hewitt de la grande époque cinq ans durant et qui veille depuis maintenant deux ans et demi à la destinée de Gaël Monfils, numéro 1 français, qui entrait en lice la nuit dernière à Melbourne. Mais une montagne pensante, surtout.
Il suffit d'une discussion à l'heure du thé avec lui pour s'en persuader. Le rugueux accent d'Adelaïde charrie des «mental», «parole», «évolution», «apprentissage», «psychologie».«La plupart des gens ont une mauvaise lecture de Roger, confirme Mark Woodforde, ex-numéro 1 mondial de double, aujourd'hui codirecteur du tournoi d'exhibition d'Adélaïde à ses côtés. A cause de son physique, ils ne voient pas combien c'est avant tout quelqu'un de très riche intérieurement.» «Pour moi, Roger c'est un mentor, lâche sans la moindre hésitation Gaël Monfils. Quelqu'un que j'admire beaucoup. Très proche de moi sur le court comme en dehors.»
Dans une autre vie, Roger Rasheed a été un junior très prometteur, devenant, en 1985, à 1