La quille de Tandil est tombée. La boule de Córdoba s'est dégonflée. Hier à Melbourne, Juan Martin Del Potro et David Nalbandian, les Don Quichotte et Sancho Pança du tennis argentin ont quitté l'Open d'Australie au 2e tour, respectivement battus par le Chypriote Marcos Baghdatis (vainqueur 6-1, 6-3, 4-6, 6-3) et le Lituanien Richard Berankis (abandon de Nalbandian). Retour sur le parcours chaotique de deux surdoués.
Del Potro mesure
le chemin à parcourir
En 2009, à 20 ans, il battait Federer en finale de l'US Open après avoir sorti Nadal ; il pointait à la 4e place mondiale et tout le monde le voyait comme le troisième homme. Celui capable de briser le ménage Nadal-Federer en train de mener une vie de couple pépère sur les sommets. Il y a deux jours, le double mètre remportait son premier match en Grand Chelem depuis un an. Entre les deux dates, une vilaine blessure au poignet, un an d'inactivité et la chute libre au classement ATP jusqu'à la 236e place. Alors mardi, après sa victoire contre l'Israélien Dudi Sela au premier tour, Del Potro se disait «juste content d'être à Melbourne». Titiller à nouveau la bête à deux têtes qui a mis le tennis en coupe réglée ? Prématuré, répondait-il. Hier, il a mesuré le chemin qui le séparait des hautes sphères. Du Del Potro régicide de 2009 subsiste la puissance en coup droit et au service. Pour le reste, contre Baghdatis, Del Potro avait les jambes trop cotonneuse