On a merdé dans les grandes largeurs. Faut pas se cacher derrière not’ petit doigt. On a tenu le match pendant quarante-cinq minutes, puis on a joué de travers. Les Espagnols ont modifié leur défense en la faisant monter d’un cran dans le dernier quart d’heure. Et nous, on a perdu des balles, raté des tirs immanquables : fatigue, manque de vigilance, coup de pompe, lucidité émoussée ? Tout est vrai. Ce qui est aussi vrai, c’est qu’on a failli le perdre, ce match. On tenait l’affaire et pourtant on se prend un 7-1 dans les gencives… Résultat, on remet en selle une Espagne avec ses grandes dents. L’Espagne a eu un grand courage et l’intelligence du jeu pour revenir et nous faire douter de nous-mêmes.C’est ennuyeux car nous devrons faire un sans-faute lors des trois prochains matchs.
Et ce qui nous attend, c’est pas du gâteau. La Hongrie samedi ? C’est grand, solide. Lundi, la Norvège ; c’est aussi du sérieux. Enfin mardi, l’Islande. Eux, c’est vraiment du plomb. A tous les postes. Un combat où il faudra trouver le trou de souris pour passer la tête, puis le bras. On dirait que les équipes scandinaves se régalent dans ce Mondial. Le climat, la proximité avec la calotte glacière, l’influence des trolls ? Il doit y avoir un truc puisque la Suède déroule, l’Islande est sur un nuage, et le Danemark donne la leçon à la Croatie. Bref, ce qui nous attend, c’est à nouveau trois matchs où il faudra tenir derrière et pas merdouiller devant. On change de cantine. On quitte sans regret Kris