Lance Armstrong, l'homme qui a provoqué l'incrédulité depuis 1999, a quitté le sport cycliste hier en Australie lors du Tour Down Under. Le document historique qu'il nous lègue tient en quatre lignes dans lesquelles le «on» a valeur de «nous» royal : «On a révolutionné la manière de s'entraîner, la force mentale d'une équipe, la façon de préparer les courses et de les courir, la façon de vendre notre sport, de raconter des histoires au monde entier.»
A-t-on tout bien lu ? Tout entendu ? Tant de nouveauté plonge l'amateur de cyclisme dans un abîme de perplexité. Décryptons le message de Lance au moment où le retraité va avoir tout le temps de contempler ses sept Tours de France sur le manteau de sa cheminée. Libération a interrogé des acteurs de l'époque sur cette phrase attrape-mouches que nous laisse le faux prophète du vélo.
D'abord, il y a ceux qui n'ont rien à déclarer. Comme Christophe Moreau (ex-Festina, ex-Crédit agricole), qui a achevé sa carrière sous les couleurs de la Caisse d'épargne. Le routier est retiré dans les alpages suisses : «Pas de commentaires. Au revoir et merci.» D'autres qui ont côtoyé Lance Armstrong dans le peloton ne veulent pas trop se mouiller. Patrice Halgand (ex-Crédit agricole) s'y risque : «Pour moi, il n'a rien inventé. Le vélo a toujours été un sport populaire avec des gens au bord la route, non ? Il a certainement, hormis les doutes qui l'entourent, écrasé ce sport avec sa propre histoire et toutes le