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Rencontres au sommet en Iran

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Pour la première fois, la République islamique a accueilli un rassemblement international de grimpeurs de haut niveau. Vingt-quatre Occidentaux et soixante-dix Iraniens ont ouvert de nouvelles voies sur le mont Bisotun. De l’émotion, et des échanges policés.
par François Carrel, Envoyé spécial en Iran
publié le 24 janvier 2011 à 0h00

Ala descente de l'autobus, au pied de la montagne Bisotun, à 600 km au sud-ouest de Téhéran, les vingt-quatre grimpeurs étrangers, le nez en l'air, restent bouche bée. La paroi de calcaire qui surgit de la plaine, près de Kermanchah, non loin de la frontière irakienne, est impressionnante : 1 200 mètres de haut, cinq kilomètres de large, verticale, surplombante par endroits, un labyrinthe de tours à pic, de ressauts et de murs compacts. «C'est gros…», murmure Sam Baugey. Il a 36 ans. Il est alpiniste et guide à Chamonix, et il en a pourtant vu bien d'autres. Sa spécialité, c'est le «base jump» : sauter du haut des parois pour quelques secondes de chute libre avant d'ouvrir son parachute. Géraldine Fasnacht, sa compagne suisse, elle aussi base-jumper, trépigne : «On y va, Sam, on va sauter !» Les autres grimpeurs dessinent des lignes imaginaires d'escalade, la main levée vers la paroi. Quelques dizaines d'itinéraires la parcourent, mais elle reste vierge sur sa plus grande partie. Le Bisotun International Rock Climbing Festival vient de commencer.

Logés dans le caravansérail du XVIe siècle

Nous sommes le 17 octobre. La cérémonie d’inauguration va bientôt s’ouvrir, et demain, vingt-quatre alpinistes occidentaux et soixante-dix Iraniens iront sillonner, cinq jours durant cette montagne. L’événement est le premier rassemblement international d’escalade accueilli par la République islamique. C’est un d