On l'avait quitté encore hébété, au lendemain de l'humiliation subie par le XV de France contre l'Australie le 27 novembre au Stade de France (16-59) -suivant les déculottées estivales en Afrique du Sud et en Argentine. Acculé par les questions des journalistes, le sélectionneur Marc Lièvremont, pas plus que ses adjoints, Emile Ntamack et Didier Retière, n'avait su fournir d'explication rationnelle à un échec si cuisant qu'il semblait synonyme de capitulation en vue de la Coupe du monde de septembre, en Nouvelle-Zélande. Les joueurs eux-mêmes parlaient pour ne rien dire - sinon en off, qualifiant le projet de jeu d'«inadapté» -, voire se muraient dans le silence - à commencer par le capitaine, Thierry Dusautoir, aussi respecté comme combattant que contesté dans sa capacité à galvaniser le groupe (en comparaison notamment à l'over médiatisé Sébastien Chabal).
Karting. Et puis, comme après n'importe quel séisme, il a bien fallu réapprendre à vivre. Auditionné par la Fédération, Marc Lièvremont a été «disculpé» et son staff avec. Tout au plus, un nouveau mode de gestion a-t-il été instauré, qui voit l'ancien troisième ligne monter seul en première : dorénavant, personne ne l'accompagne pour annoncer la liste de joueurs convoqués (et commenter les sujets qui font débat : absence de Mathieu Bastareaud, Florian Fritz…) ; il s'implique plus dans l'entraînement des trois-quarts (et pan sur l'ego de Ntamack !) et distribue à chacun un «carnet de jeu», sorte d