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Libération

Qu’il les remplace tous !

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publié le 7 février 2011 à 0h00

Année de Coupe du monde ou pas, il émane du Tournoi le parfum de ces réunions de famille où, au fil des années, s’empilent les anecdotes, s’effacent les aînés et s’agite une marmaille dont les prénoms dansent le rigodon autour des tablées. Une histoire sans cesse en construction, dans un cortège de à-leur-santé et de kilékon. Pour qui a été piqué par le rugby à l’âge de «à vous Cognacq-Jay», un match du Tournoi dure bien plus de quatre-vingts minutes. Il y a un avant, un pendant, et surtout un après lorsqu’émergent les vraies questions. Et ces jours-ci, l’une revient en boucle. La France peut-elle se passer de Bastareaud, Fritz, Picamoles… et pourquoi pas de Jauzion ou du général Dourakine pour prétendre effectuer une expédition victorieuse en Nouvelle-Zélande ?

Comme si la réponse présentait l’ombre d’un doute. Avec ou sans eux, le XV de France possède autant de chances de remporter le trophée William Webb-Ellis que Jean-Luc Mélenchon d’escalader le trône de dictateur du prolétariat. Même si, arpète bureaucrate, il organisait déjà des manifs en rang par deux dans la cour du lycée Rouget-de-Lisle à Lons-le-Saunier ! Cette équipe manque seulement d’un taulier extraterrestre, intelligent des pieds ou des mains, capable de poser les yeux au-delà du rideau de fer des défenses, de gribouiller la partition selon son inspiration.

Marc Lièvremont a eu beau racler les fonds de tiroir du Top 14, il n’en a extirpé ni un Platini ni un Karabatic, ni même une grande gueule susceptible de pe