Pourquoi parler aujourd’hui des Jeux olympiques de Londres alors qu’ils n’auront lieu qu’en 2012 ? Parce que, à lire ce qui s’écrit à propos du choix du Qatar pour le Mondial de foot, on ne peut qu’être inquiet sur l’évolution du monde du sport.
Les débats sur le choix du Qatar sont révélateurs d'un angle mort de la réflexion sur le sport, celui des valeurs qu'il est censé promouvoir. «Attribuer la Coupe du monde au Qatar est un signal fort d'intégration du monde arabe dans la mondialisation, c'est un moyen de lutter contre la théorie du choc des civilisations», écrit le directeur de l'Institut des relations internationales et stratégiques, Pascal Boniface (Libération, 21 janvier). Or la question est celle des valeurs qu'on veut défendre. Si l'intégration du monde arabe, ou plutôt celle des pays islamistes, signifie pour les femmes, donc aussi pour les hommes, perdre ce qu'on a mis des lustres à obtenir, une société démocratique et laïque qui tende vers la parité, quel visage de la mondialisation se prépare-t-on à nous montrer à Londres ?
Ces questions touchent à des sujets sensibles : la place des femmes et les stéréotypes sexuels bannis par la charte. Verra-t-on à Londres comme à Pékin des délégations comme celles d’Arabie Saoudite et du Qatar ne comportant aucune femme, en contradiction avec le principe n°5 de la charte ? Verra-t-on des bataillons de femmes portant le voile islamique alors que la règle 51 interdit toute expression politique ou rel