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Libération
portrait

Sentiment de hors jeu

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Bacary Sagna. Le brillant arrière-droit d’Arsenal et de l’équipe de France de foot peine à accepter la mort de son frère, en 2008.
publié le 12 février 2011 à 0h00

C’est une petite musique que l’on a appris à écouter en marge des secousses telluriques qui font l’ordinaire de l’équipe de France de foot depuis 2007, une fugue intimiste qui oblige à tendre l’oreille. Mais que dit Bacary Sagna (27 ans), meilleur latéral droit français et maintes fois élu le plus fort à ce poste en Premier League anglaise depuis trois saisons qu’il défend le couloir droit des Londoniens d’Arsenal ? Le foot. Ses joies. Les trains qui passent, et ceux dans lesquels ce fils d’immigrés sénégalais a su monter. Un ado de 15 ans qui se déguise en rappeur pour suivre un match de Ligue des champions avec les copains du centre de formation d’Auxerre, et qui se couche à 4 h 30 dans la foulée pour boucler un devoir de philo. Sagna parle de ça avec une petite voix et en écarquillant les yeux : ça donne au temps passé avec lui un côté paisible et harmonieux, la halte du journaliste bédouin entre les traversées du désert orageuses que sont les apparitions médiatiques d’un Karim Benzema ou d’un Yohann Gourcuff. Sagna est ailleurs.

Mais où ? On a longtemps cherché. Plus prosaïquement, le 20 juin, il était dans un bus à Knysna. Deux jours plus tard, on lui a littéralement mis la main dessus à l'issue de la sinistre défaite (1-2) face à la sélection sud-africaine et une élimination que tout le monde - du public aux journalistes présents - appelait de ses vœux. Le défenseur n'a d'abord rien voulu dire. Avant de se raviser : «Mais vous vous rendez compte que derrière les jou