Maître du contre-pied du temps de sa splendeur rugbystique, Jean Gachassin, le président de la Fédération française de tennis (FFT), a encore mis son auditoire dans le vent hier. Au moment de commenter la décision des élus du tennis entérinant le maintien du tournoi de Roland-Garros à Paris au-delà de 2016, au détriment de Versailles, Gonesse et Marne-la-Vallée : «C'est un choix audacieux, osé et hautement qualificatif. C'est l'assurance de se distinguer pendant des années et de briller à contre-courant du gigantisme à la mode.» Faire de la faible surface dévolue au tournoi (8,5 hectares aujourd'hui, 13,5 hectares d'ici à 2016, quand Wimbledon ou l'US Open s'étendent sur 20 hectares) un argument positif, il fallait oser : on avait à l'inverse crû comprendre que la FFT jouait de la concurrence entre les sites pour obtenir un agrandissement qui lui vaudra plus de spectateurs, plus de sponsors et plus d'espaces VIP.
L'affaire s'est tramée après trois tours de scrutin. Le premier a servi à éliminer la candidature de Gonesse. Ce qui n'a pas surpris le maire de la ville du Val-d'Oise, Jean-Pierre Blazy (PS) : «Je n'ai jamais cru que Gonesse aurait pu décrocher Roland-Garros. Mais en choisissant de rester à Paris, le tennis français a encore eu une vision aristocratique et élitiste.»
Deuxième tour de scrutin : exit Versailles, annoncé comme le plus sérieux adversaire du maintien du tournoi Porte d'Auteuil. Commentaire acerbe du maire de la ville, François de Mazière