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Libération
Interview

«Sans contrôle, il n’y a pas de jeu»

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Jaroslav Plasil, milieu tchèque des Girondins de Bordeaux, raconte son parcours et ses années de formation.
publié le 18 février 2011 à 0h00

Jaroslav Plasil est un footballeur rare aux mots rares. Meilleur joueur des Girondins de Bordeaux (9e de L1) depuis le début de saison, à la veille d'une 24e journée, qui commence ce soir, le milieu tchèque impose sa finesse et son œil sur des terrains hexagonaux plutôt hostile aux artistes dans son genre. Plasil, 29 ans, parle donc très peu, mais il a accepté de discuter foot pendant plus d'une heure, la conversation déviant sur la construction du joueur et de l'homme. On a découvert un truc : le jeu léger et cristallin du gaillard vaut en réalité son pesant de détermination et de souffrance.

Le foot avait quel goût quand vous étiez enfant ?

On était trois frères. J'étais le deuxième. On habitait un village et on suivait notre père quand il jouait le week-end au SK Cernikovice [niveau amateur, ndlr]. Pendant qu'il était sur le terrain, on faisait les cons, c'était joyeux. Je dirais que ça avait un côté… anglais : l'odeur du barbecue, ma mère qui amènait des saucisses… Quand mon père parlait de sport, il y avait deux choses : le dépassement et la discipline. Moi, je voyais aussi que le foot crée un lien : tu ne joues pas avec des «gens», mais des «connaissances».

Comment un Tchèque se retrouve-t-il à Monaco à 17 ans ?

J’ai été repéré lors d’un Euro des moins de 16 ans. J’ai eu le temps de faire quatre matchs en L1 tchèque avec le SK Hradec Králové : 64 kilos, mes adversaires en faisaient 80. Pour en revenir à Monaco, je n’ai même pas réfléchi. Je savais des choses : Trezeguet ou Sagnol qui sortaient du centre de formation où j’allais rentrer, la F1,