On s’est pointé samedi au stade du Moustoir pour voir la soupe (5-1) avalée par les Girondins de Bordeaux sur la pelouse synthétique du FC Lorient Bretagne Sud. On en a pris plein les yeux, plein les oreilles et plein la tête. Les coulisses, en trois temps.
Tigana hors-jeu
Jean Tigana est passé devant nous comme un éclair. Puis, il s'est assis sur l'estrade d'une minuscule salle aveugle, dans les tréfonds du stade. Et il a posé le décor : «Un cauchemar dans le contenu, dans la finalité... zéro. Zéro sur toute la ligne.» Les présents flairent immédiatement un truc. L'entraîneur bordelais est bizarre : on sent que quelque chose le travaille, quelque chose de précis qui contredit les premières banalités qu'il débite d'un air hagard. A un moment, Tigana passe à l'extrême limite de l'effondrement : «C'est ma dernière expérience sur le terrain, je veux la finir proprement. Je ne suis pas quelqu'un de compliqué, vous savez.» C'est-à-dire ? «Je ne suis pas quelqu'un de compliqué.» On traduit : c'est la dernière fois que j'entraîne un club, je ne veux pas balancer sur les joueurs et le club girondin (désormais 12e) trouvera facilement un accord avec mes conseillers en cas de licenciement.
OK, très bien : mais même là, on voit le symptôme et non l'origine du mal, ce truc qui le tarabuste. Ceux qui lui font face balancent les questions comme on jette une ligne sur un étang. Et tout d'un coup, ça fait boom. «C'est quoi Lorient ? Une passe, deux pas