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Libération

A Manchester, d’un United à l’autre

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Foot. Des supporteurs déçus par le mercantilisme ont créé un club, délaissant Manchester United qui affronte l’OM ce soir en Ligue des champions.
publié le 23 février 2011 à 0h00

Manchester United se déplace à Marseille ce soir pour un 8e de finale aller de la Ligue des champions. On ne présente plus le club du nord de l'Angleterre, son palmarès XXL, son entraîneur indéboulonnable, ses fans disséminés sur toute la planète, son nom devenu une marque internationale à laquelle des entreprises du monde entier payent pour être associées (Betfair, Turkish Airlines, etc.). Depuis 2005 et son rachat par la famille américaine Glazer (agroalimentaire, énergie, distribution…), Man U a pris sans complexe le virage du foot business. Quitte à larguer en route ses fans historiques. Ceux qui à l'époque dénonçant l'OPA sur leur club, disaient joliment : «C'est le dernier clou planté dans le cercueil du foot que nous aimons.»

«Obscène». Aujourd'hui, on retrouve les spoliés de l'ère Glazer à Pollard Street, non loin de Piccadilly Station. Hope Mill est un immeuble qui tombe en ruine. La rue est défoncée, les vieilles usines tout autour sont abandonnées. Au 5étage, au bout d'un couloir tagué, Andy Walsh, 48 ans et manager général du FC United, ouvre une porte blindée. C'est le siège du club, créé par les supporteurs de Manchester United déçus de voir l'équipe de leur enfance passer aux mains du capitalisme. «Les fans ont été marginalisés, le prix des billets a augmenté de 60%, et il n'y a même plus de tarif enfant, explique Andy. Nous avons continué à aller au stade, mais on s'est aperçu qu'on ne comptait plu