«Si de nombreux articles de la Loppsi 2 font débat, les dispositions relatives au stade n'ont pas suscité la moindre émotion. Pourtant, ces articles menacent les libertés de milliers de personnes, en écartant notamment l'intervention de la justice pour lui substituer systématiquement l'intervention du pouvoir policier.» Mi-janvier, lors de la deuxième lecture du texte au Sénat, le collectif 0708 de supporteurs du PSG (1) a envoyé ce communiqué aux parlementaires de l'opposition. Pour eux, l'article 24 de la loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (Loppsi), définitivement adoptée le 8 février, est liberticide. Les dispositions relatives aux violences dans et autour des stades sont passées quasi inaperçues au milieu des articles sur les peines planchers ou la vidéosurveillance. Elles font pourtant du supporteur, au sens large, un délinquant potentiel, dénonce ses détracteurs, comme Nicolas Hourcade, sociologue à l'Ecole centrale de Lyon : «Aujourd'hui, on fait un amalgame entre des comportements très différents. Sous prétexte de lutter contre le hooliganisme, on met dans le même panier fumigènes, contestation des dirigeants du football, insultes racistes et bagarres», analyse ce spécialiste des aficionados de clubs. La Loppsi 2 ne fait pas la différence entre ces comportements, tous considérés comme des «troubles à l'ordre public». Et renforce, comme moyen de répression, les interdictions administratives de stade (I
Récit
Les supporteurs sifflent l’arbitraire de la loi Loppsi 2
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par Anthony CERVEAUX
publié le 25 février 2011 à 0h00
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