Enfin. Enfin du soleil. Enfin autre chose que les matchs de bougnats ingurgités depuis le début du Tournoi. Samedi, Italiens et Gallois [victoire du pays de Galles, 16-24, ndlr] ont démontré que les joies simples apportées par le rugby n'appartenaient pas aux souvenirs d'enfance Pie Qui Chante embellis par le temps. Il est toujours possible de s'amuser sur une pelouse et d'offrir une rasade de bonheur à la fois pétillante et velue. Il suffit simplement de le vouloir, de ne pas jouer pour ne pas perdre mais de jouer avec, chevillée au corps, l'envie d'aller déposer la balle de l'autre côté de la ligne.
Du jeu, les deux équipes en ont envoyé à plein bouillon dans une orgie de prises d'intervalle, de petits coups de pied par-dessus aux rebonds foutraques, de courses croisées, de cadrages, de feintes à pépé et d'essais qui ne devaient rien à la guerre de tranchées. Une partie dépourvue de tout souci d'occupation du terrain, ni de la moindre période d'infériorité numérique pour biaiser le score. Ce qui n'empêcha pas les garçons de se tamponner tels de joyeux postiers ou de se chambrer menton contre menton. «Ma che…» «Bastard…» Pareil enchantement eut le don d'ébouriffer un vent zazou. A moins que ce soit l'inverse. Comme si les artistes avaient décidé d'offrir une fiesta romaine en cadeau d'anniversaire à Shane Williams, le lutin magique des Diables rouges. A l'oreille résonnait l'écho dérisoire des consignes laportiennes - «défense, défense, défense» - parce que