Pas si pire, mais pas si terrible non plus. Samedi à Twickenham, l'équipe de France, en perdant contre l'Angleterre un match qu'elle n'a donné l'impression d'être en mesure de gagner que durant vingt minutes - avant la mi-temps -, a très vraisemblablement laissé filer le Tournoi des six nations. Mais elle n'a pas pris la marée blanche que faisaient redouter ses errances défensives des deux premiers matchs à six essais encaissés et l'orgie offensive pratiquée par les Anglais contre l'Italie. Les Bleus ont donc limité la casse un peu grâce à la chance ; un peu grâce à leur courage quand il a fallu tirer les barbelés à mains nues à proximité de leur ligne ; un peu grâce aux maladresses d'adversaires qu'on avait peut-être vus un peu plus balèzes qu'ils ne le sont en réalité - «Gagner 17-9 contre une équipe de France que l'on disait moribonde, ce n'est pas une énorme performance», commentera le sélectionneur français, Marc Lièvremont.
Faille. Des Anglais que les Bleus ont réussi à embrouiller en mettant dans leur défense un peu plus de férocité et peu moins de discipline que face à l'Ecosse ou l'Irlande.
Egalité à la mi-temps 9-9 ; 8 points de débours à l'arrivée. L'affaire s'est jouée dans les dix premières minutes d'une deuxième mi-temps que les hommes de Lièvremont ont attaquée en mode cagade : coup de pied de dégagement de Dimitri Yachvili contré par le deuxième ligne Tom Palmer, les Anglais squattent dans les 22 français, et l'arrière Ben Foden finit