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Interview

Chantal Jouanno : «Aveugles face à la corruption»

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Omnisports . La ministre des Sports a participé à Lausanne à une réunion organisée par le président du CIO sur les paris sportifs illégaux.
publié le 2 mars 2011 à 0h00

«Le sport, dans son ensemble, est en danger.» Ainsi Jacques Rogge, président du Comité international olympique, a-t-il conclu la réunion qu'il a organisée hier à Lausanne sur les paris sportifs illégaux et la corruption, à laquelle étaient conviés, entre autres, des représentants des gouvernements, des comités olympiques, des fédérations sportives, d'Interpol, des opérateurs de paris en ligne. Chantal Jouanno, ministre de la Jeunesse et des Sports, y a participé. Pour Libération, elle revient sur cette réunion.

Que s’est-il dit hier à Lausanne ?

Qu’il y a une grosse préoccupation sur le développement des paris illégaux et sur les phénomènes de corruption qu’ils peuvent entraîner lors des compétitions sportives. Une volonté s’est exprimée de créer un groupe de travail impliquant tous les participants…

Une agence mondiale anticorruption sur le modèle de l’Agence mondiale antidopage ?

Faut-il un organe international ou pas ? Je pense qu’il en faut un pour centraliser l’information. Que son organisation soit calquée sur celle de l’Agence mondiale antidopage, je ne pense pas : la corruption et le dopage sont des phénomènes très différents. Cette centralisation de l’information est indispensable, elle pourrait être confiée à Interpol. Etant donnée l’importance des sommes en jeu, il est inévitable que la criminalité organisée soit attirée.

A-t-on une idée de l’ampleur du phénomène ?

Pas vraiment. C’est un phénomène en face duquel nous sommes aveugles. En France, avant la loi autorisant et régulant les paris en ligne, en 2010, on estimait à 2 milliards d’euros le montant des jeux sur Internet. Au niveau international, certains