E ngagé, à bord du maxi-trimaran Sodebo dans une tentative contre le record autour du monde en solitaire et sans escale détenu par Francis Joyon (57 jours, 13 heures et 34 minutes), Thomas Coville a franchi hier le cap Horn pour s'engager dans la remontée de l'Atlantique. Il doit atteindre Brest avant le 28 mars à 1 h 40 pour devenir le solitaire le plus rapide autour du globe. Coville a déjà battu deux fois le record du tour du monde en équipage (Trophée Jules-Verne) comme équipier d'Olivier de Kersauson (sur Sport-Elec en 1997) puis de Franck Cammas (sur Groupama 3 l'an dernier). Il revient sur l'expérience jamais anodine pour un marin de franchir ce cap mythique. D'autant que le skippeur rennais a connu une traversée du Pacifique très musclée.
Après trente-huit jours de mer, vous comptez 662 milles de retard sur Joyon. Pouvez-vous battre son record ?
J'ai beaucoup de retard, c'est vrai, mais nous avons calculé que tout restait jouable si nous arrivions au cap Horn avec moins de 1 000 milles de retard et avec un bateau en parfait état. C'est le cas, et je vais pouvoir tirer dessus. Je dois juste changer deux lattes de grand-voile. Francis, dans sa remontée, avait connu pas mal d'avaries, dont un problème de mât. On va rentrer dans une compétition plus ouverte à partir de maintenant. Le chrono est très difficile à battre, mais c'est faisable. Je ne vais rien lâcher, rester très concentré pour remonter au près [face au vent, ndlr] chercher les alizés.
Vous avez connu une traversée du Pacifique difficile…
On [lui et le bateau] est arrivé aux îles Kerguelen au près, c'est une hérésie.