Fers aux pieds, corde au cou, col de chemise découpé, Marc Lièvremont s'est présenté devant la «commission de la hache» dans une turbulente ambiance de place de Grève. Une banda jouait le Requiem de Mozart, et le pompier de service pleurait de dépit dans son casque. Réunie en urgence, rue de la Fourmi à Toulouse, l'instance disciplinaire occulte du rugby se devait, au soir de la désastreuse prestation romaine, de prendre des sanctions radicales.
Une quinzaine d'avocats commis d'office ayant prétexté l'enterrement inopiné d'une grand-mère, le sélectionneur national fut contraint d'assurer seul sa défense. En guise de préambule, il offrit sa démission au président Fumétu, qui s'en vrilla l'index contre la tempe jusqu'au cerveau. Perdre face aux Italiens, pfffu… Même Bernard Laporte n'y était pas parvenu. Après quoi, le présumé coupable ratiocina : «Seulement un jeu, votre honneur, une broutille comparée à un tsunami.» Et puis Libération, quotidien de référence, de dissidence et de clairvoyance, n'avait-il pas souligné dernièrement l'esprit joueur des Azzurri ?
Tandis qu'il accablait des complices, Sébastien Chabal en toc, ouvreur pied-bot, centres en fauteuil roulant, la cour suivait d'un œil concentré une rediffusion de Faites entrer l'accusé consacré à Caligula.
Soudain, le président Fumétu, las de ces marmottements en guise de repentance, abattit la crosse d'un Colt 45 sur la Bible. «Quelle idée d'offrir des cahiers de schéma de jeu à vo