Cette fois, à trois jours des 150 ans de l'unité italienne, le trophée Garibaldi restera à Rome. Jamais une victoire, aussi courte soit-elle (22-21), n'aura été aussi belle pour le rugby transalpin. Jamais une défaite n'aura été aussi déstabilisante pour le rugby français. Sans doute cette déroute s'inscrit-elle dans la continuité de celle subie en novembre face à l'Australie (16-59), au point que Marc Lièvremont, le sélectionneur du XV de France, s'est montré désabusé : «C'est une déception de plus, même si je veux rendre hommage à cette équipe italienne qui a pris le match par le bon bout, qui l'a tenu pendant quatre-vingts minutes et qui mérite sa victoire. Je savais qu'un jour ça arriverait, et j'espérais que ce serait une autre fois.»
Pour un XV de France en ruines reste désormais l'ultime rendez-vous de ce Tournoi, samedi au Stade de France face au pays de Galles, avant de plonger la tête en Nouvelle-Zélande pour un Mondial qui s'annonce délicat. Comment analyser une prestation aussi médiocre ? Vincent Clerc, auteur du premier essai français : «Le constat est difficile. Avec l'Australie, ça fait deux lourdes défaites, celle-là est peut-être plus dure à digérer. Comment rebondir après ça ?» La France a été dominée sur toutes les phases de combat, ce qui a fait dire hier à un Lièvremont en colère que «seul Julien Bonnaire a joué avec un cœur italien».
«Reculé». Même menant 18-6, la France, n'avait pas rassuré son sélectionneur :