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Libération
Portrait

Vif comme l’est Clerc

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Rencontre avec l’ailier toulousain et du XV de France enfin soulagé de ses blessures.
par Maylis de Kerangal, Dernier livre paru : «Naissance d’un pont» (Verticales, 2010).
publié le 17 mars 2011 à 0h00

La belle ardeur ritale et le jeu de gribouille dispensés par les Bleus samedi dernier à Flaminio ne lui auront laissé que peu de ballons, mais le premier a suffi à Vincent Clerc pour qu'il fasse valoir la fougue et la vivacité qui sont les siennes : auteur d'un essai tonitruant à la 14e minute, l'ailier toulousain fait bien autre chose que sauver sa peau dans la débâcle et s'impose au fil du Tournoi comme l'un des rares joueurs indiscutables du XV de France. Rencontre avec un trois-quarts aile qui «joue du piano».

Coup d'œil. Mercredi 9 mars. Rendez-vous à Libération avec un joueur, qui à l'instar des autres Bleus en stage cette semaine à Marcoussis, profite de ce jour libéré pour dégazer sur Paris. Il débarque tout sourire, détendu, l'œil brillant et la voix chaude. En-avant de la main. Un premier coup d'œil confirme que le rugbyman est d'abord un archétype physique : un homme apparaît, et illico on sait à quoi il occupe ses journées. Solaire, félin, puissant, Clerc ne fait pas exception à la règle - un simple col roulé noir bien ajusté au coffre le raconte amplement. On trouve soudain vaguement superflu de lui poser la question décisive - comment vous sentez-vous ? - mais on n'y résiste pas : le corps d'un champion est chose hautement fragile, le match contre l'Italie est dans trois jours et la Coupe du monde se profile déjà. Malgré l'éternel problème des calendriers surchargés, Clerc se présente en grande forme, la blessure de 2008 - ru