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Analyse

Des Bleus victorieux, mais perdus

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En battant le pays de Galles (28-9), samedi, la France efface la déroute romaine. Mais tout reste à faire à six mois de la Coupe du monde.
publié le 21 mars 2011 à 0h00

Samedi soir à Saint-Denis, contre le pays de Galles, le XV de France a bouclé le Tournoi des six nations comme il l’avait entamé, six semaines auparavant au même endroit : sur une large victoire (28-9), dans la joie et la bonne humeur. Quiconque s’en tiendrait aux prolégomènes et à l’épilogue risquerait toutefois d’avoir une vision des choses à tout le moins tronquée, sinon erronée. Du reste, la simple arithmétique du classement illustre sans ambages l’état de confusion dans lequel se trouve le rugby tricolore. Deuxième de la compétition derrière une équipe d’Angleterre qu’on donnait gagnante et qui a rempli son contrat sans, elle non plus, donner le moindre signe de durable fiabilité (lire ci-contre), les Bleus paraissent à leur place. Ce qui n’empêche pas le groupe, à force de tournicoter sur les montagnes russes, de quitter le Tournoi barbouillé là où l’on escomptait des gages de sérénité en vue de la Coupe du monde qui débute le 9 septembre. Bilan d’un hiver rugueux.

Partis sur une victoire en trompe-l'œil contre l'Ecosse (avec trois essais encaissés à domicile), les Bleus sont ensuite allés de Charybde en Scylla jusqu'à toucher le fond, il y a huit jours, en perdant pour la première fois de l'histoire du Tournoi (et la deuxième fois tout court, en soixante-quatorze ans !) contre l'Italie, 22-21. Cette humiliation avalée et même pas digérée, le groupe a vécu une semaine animée, plus que jamais constellée de doutes et de conjectures. Après une préparation «dégueulasse