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Libération

Et mon ennemie la Rose…

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En ratant le Grand Chelem samedi face à l’Irlande, l’Angleterre a réjoui Celtes, Français et Italiens.
publié le 21 mars 2011 à 0h00

Ala veille du choc supposé du Tournoi des six nations entre l'Angleterre et la France, Marc Lièvremont avait déclenché une polémique un peu sotte en déclarant : «Parmi toutes ces nations [l'Italie et les Celtes, ndlr], on a quand même un énorme point commun, on n'aime pas les Anglais !» Un joyeux tollé s'en était suivi, et les angles avaient été arrondis. Pourtant, fondamentalement, personne ne pourrait apporter un démenti catégorique à la saillie, si l'on observe le mélange de soulagement et de satisfaction quasi générale qui - ailleurs qu'à Londres, Bath ou Northampton s'entend - a accompagné la victoire de l'Irlande, samedi, contre l'Angleterre (24-8), deux heures après que l'Ecosse eut échappé à la cuillère de bois en battant l'Italie (21-8).

Du coup, rarement aura-t-on vu une équipe remporter le Tournoi avec des visages aussi défaits qu’au coup de sifflet final, soldé par une victoire incontestable qui coûtait le Grand Chelem à une Angleterre qui, à cet instant, restait sous la menace, certes très théorique, d’un ultime hold-up gallois à Saint-Denis. Manque de chance pour les partenaires de Toby Flood (dont le nom évocateur n’a pas suffi à contenir le déluge d’offensives adverses et de pluie), l’Irlande a joué son meilleur match du Tournoi, tandis que le XV de la Rose n’a jamais été en mesure de rivaliser.

Favorite de la compétition, l’Angleterre hérite ainsi d’un sceptre sans pierreries. Hormis contre l’Italie (59-13), tous ses succès ont été étriqués e