C'est aujourd'hui qu'est rendu public le rapport remis à la ministre des sports Chantal Jouanno sur la corruption liée au développement des jeux d'argent dans les compétitions sportives. Rédigé par Jean-François Vilotte, le patron de la nouvelle autorité de régulation des jeux et paris en ligne (Arjel), il propose notamment la création d'un délit pénal pour tricherie et fraude en matière de sport. Entretien avec son auteur.
Un tel rapport était-il nécessaire?
Oui. Avec le développement des paris sportifs, le risque de manipulation des compétitions ne cesse de grandir. Le nombre de ceux qui ont intérêt au résultat d'un match monte dans des conditions considérables puisque ces paris se prennent à distance, depuis n'importe où dans le monde. C'est donc un risque considérable, de même nature qu'un fléau comme le dopage. Pour vous donner une petite idée du phénomène, en 80 ans, entre le début du XXe siècle et les années 1990, on a recensé une dizaine de cas de tricheries significatives, à grande échelle. Et ces 20 dernières années, une vingtaine. Autre indication, celle fournie par le régulateur des paris sportifs britanniques qui a relevé 153 cas de paris suspects entre 2007 et 2010. D'où l'urgence de mieux encadrer cette nouvelle «culture du risque» liée aux paris sportifs, qui n'en est qu'à ses tout débuts en France.
C'est différent ailleurs?
Des pays comme l'Angleterre et l'Italie, pour ne prendre que ces deux exemples, ont une c