Il faut absolument essayer de se mettre à la place de l’Espagnol David Ferrer quand, comme hier matin, il se lève avec la perspective d’affronter son compatriote - et numéro 1 mondial - Rafael Nadal sur cette terre battue où, du point de vue d’un tennisman ibère, il n’y a pas de plan B : 1, tu frappes. 2, tu frappes un peu plus fort. 3, tu frappes encore plus fort sur le coup faible (le revers souvent) de ton adversaire. Nadal, c’est Ferrer en mieux. Mais Ferrer n’a d’autre choix que de faire du Ferrer, c’est-à-dire du Nadal : je frappe, je cours, je frappe, je cours…
La finale du tournoi de Monte-Carlo a opposé hier les deux hommes. Nadal l'a emporté en deux sets (6-4, 7-5) sur sa deuxième balle de match : c'est sa 7e victoire de rang dans le tournoi, sa 181e victoire sur terre battue en 187 matchs, son 28e match gagné de suite sur cette surface depuis sa défaite en 8e à Roland-Garros en 2009, face au Suédois Robin Söderling. Le match de Ferrer - 6e mondial quand même - avait quelque chose de poignant : le natif de Jávea (dans la province d'Alicante) a joué du premier au dernier point comme s'il pouvait déboulonner le monument de 30 tonnes qui lui faisait face.
Ultrasons. Ferrer a fait des points, il a souvent dicté l'échange, il a rivalisé en puissance. Ça lui a cependant demandé une énergie telle qu'il a dû payer la note de temps à autre : un retour dans le bas du filet par-ci, une faute directe par-là,