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Libération
Récit

Triche : les échecs français accusent le coup

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Deux membres de l’équipe nationale, aidés d’un complice, avaient monté une fraude assistée par ordinateur. Une première. Ils risquent la suspension.
publié le 21 avril 2011 à 0h00

Ya le feu à l’échiquier. La fédération française du noble jeu est secouée par un scandale de triche impliquant l’un des joueurs les plus prometteurs de sa génération, son capitaine en équipe de France et un troisième homme, ancien joueur qui n’a pas réussi à percer au plus haut niveau. Une histoire de pieds nickelés et de petits malins.

Elle commence le 27 septembre. Ce jour-là, Joanna Pomian, vice-présidente de la Fédération française des échecs (FFE), découvre un SMS sur son portable professionnel : «Continue de filer les coups dès que tu peux !» Ce téléphone, elle le prête à Cyril Marzolo, ancien prof d'échecs de ses fils, auquel elle confie parfois des petits boulots. Elle découvrira rapidement, en parallèle à une facture qui ne cesse de gonfler, des centaines de messages à destination de la Russie, où se déroulent les olympiades, les championnats du monde par équipes, à Khanty-Mansïïsk. Elle en parle à Laurent Vérat, directeur général de la FFE, qui confirme le bien-fondé de ses soupçons. La majorité des SMS sont synchronisés avec les parties et comportent, de manière codée, les coups effectivement joués sur l'échiquier par le surdoué Sébastien Feller, 19 ans et déjà grand maître international.

Imparable. Jean-Claude Moingt, président de la FFE, est sur place. Contacté le 30 septembre, il est mis au courant de la combine. En Sibérie, Moingt observe et tente sans succès de prendre les protagonistes la main dans le sac. Il repère le petit manège d'