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Libération

A Lyon, le casse-tête de l’OL Land

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publié le 23 avril 2011 à 0h00

«L'OL propose, situation unique en France, de construire à ses frais un stade de 60 000 personnes correspondant aux standards internationaux.» Le futur OL Land, baptisé par Jean-Michel Aulas «stade des lumières» avant un futur naming (baptême du nom d'un sponsor), a l'apparence d'un projet 100% privé : 450 millions d'investissement (dont 300 pour le stade, 150 pour les équipements commerciaux alentours). Paradoxalement, c'est le stade le plus gourmand en argent public.

Conçu au milieu de nulle part, à Décines, à 15 km du centre-ville de Lyon, il bénéficie d'une assiette foncière de 50 hectares, dont seulement 11 pour le stade proprement dit : le solde doit accueillir des hôtels, une galerie commerciale, des bureaux… Plus qu'un stade, un business center. Seul problème : pour acheminer le chaland - pardon, le supporteur -, il faudra prolonger deux lignes de tram, instaurer des navettes à partir de parkings aux alentours. La dépense publique pour les transports en commun, initialement évaluée à 186 millions d'euros, friserait 300 millions selon les opposants. Autant que le stade lui-même !

Cet OL Land, toujours dans les cartons, suscite un arc-en-ciel d'opposition politique. De l'UMP Philippe Meunier, pour qui «la notion d'intérêt général ne doit pas être détournée pour le compte d'entreprises privées», au PCF André Gerin, dénonçant les «tiroirs-caisses bénéficiant superficiellement aux attentes des habitants». A deux doigts de perdre