«Pour moi, ce sera un hamburger avec une tranche de foie gras et des frites !» Tee-shirt qui révèle ses impressionnants biceps, bermuda kaki, Thomas Bouhail, 25 ans, 1,66 m, s'assoit au soleil à la terrasse du restaurant le Bureau qui fait face au château de Vincennes. Ray Ban sur le nez, le petit gymnaste esquisse un sourire. «Je prends toujours la même chose. Ils me connaissent ici, il y a même des anciens de l'Insep [Institut national du sport, de l'expertise et de la performance, ndlr] qui y bossent.» Il est manifestement à l'aise, bien dans sa peau, le premier gymnaste français champion du monde depuis Marco Torrès, au concours général de 1913.
Depuis les Jeux de Pékin, en 2008, où il a décroché une incroyable médaille d'argent au saut de cheval, tout a changé pour Bouhail. Il aurait d'ailleurs pu terminer champion olympique puisqu'en Chine, il a fini ex aequo avec le Polonais Leszek Blanik. «Blanik avait été mieux noté sur l'un des deux sauts, rappelle-t-il. Du coup pour un millième, il se retrouve devant. Mais je n'ai pas de raisons d'être amer. Si on m'avait dit "tu seras médaillé d'argent aux Jeux à ta première participation", j'aurais signé tout de suite.» Il ajoute : «Sur le podium, Blanik m'a glissé : "Tu as été meilleur que moi aujourd'hui, tu méritais de gagner." C'est ce qui m'a boosté pour la suite de ma carrière.» L'année suivante à Milan, Bouhail devient champion d'Europe. L'année d'après, champion du mon