Entreprise de démolition. C'est-à-dire, aussi, de reconstruction. Le livre de souvenirs que publie Sébastien Chabal s'ouvrent sur cette phrase provoc : «Je ne suis pas un rugbyman.» Et il ne revendique pas non plus les surnoms dont on l'affuble en général : «homme des cavernes», «The French Beast», «Attila».
Le troisième ligne centre du Racing Métro, astre noir pileux, se veut un type comme un autre. Râlant si on le traite de star, il dit être simplement «plus connu» qu'avant. S'amuse que certains l'appellent «Alain Chabal» dans la rue.
Nous voilà dans le salon d'un hôtel proche du camp d'entraînement du Racing Métro, à Antony (Hauts-de-Seine), ville où il s'est installé avec sa famille. Bizarre de rencontrer quelqu'un dont on vient de lire toute la vie. Plus rien à lui demander. On lui fait remarquer que la couverture choisie ne corrige pas forcément sa tête d'ogre. «La photo est assez naturelle, non ? Souvent, on me dit de sourire, mais c'est dur, ce n'est pas mon genre. Chez moi, ça passe plutôt par le regard.» Et c'est vrai qu'à bien regarder l'image, après une heure passée avec lui, on note dans l'œil droit un éclat relevé, un pli complice. Pour la bouche, on ne sait pas, elle est enfouie sous la moustache.
Sébastien Chabal ne sourit jamais, mais il rit beaucoup, par éclats, des questions qu'on lui pose, des réponses qu'il fait. Il rit de joie, jamais de moquerie. Se dit bon vivant, même si sa biographie avoue que ce n'est pas au plus vi