Sébastien Chabal l'a ouverte et il l'a payé : pour avoir critiqué dans son autobiographie (1) ainsi que dans les colonnes du JDD l'arbitrage du Top 14, le troisième ligne du XV de France a non seulement essuyé un tir de barrage de quelques édiles du rugby français (dont Serge Blanco), mais il a même été mis à pied par son club du Racing jusqu'au 11 mai. Hier, sur les ondes de RTL, il a «regretté la polémique» tout en précisant sa pensée sur le favoritisme dont, selon lui, Castres et Biarritz bénéficient parce qu'ils sont bien représentés dans les instances de ce sport : «Je ne le dis pas, je ne le maintiens pas, je le suggère. Chacun a son avis. Je pense qu'il n'y a pas de mal à parler de l'arbitrage, pas de mal à dire ça. […] Je pense que les arbitres subissent leur non-professionnalisme. Ils n'ont pas tous les outils, toutes les armes pour bien travailler.»
C’est du bon sens et, même formulé à l’emporte-pièce, cet avis n’engage que lui. Sans juger le fond du problème, le fait qu’un sportif professionnel se prenne une suspension non pas pour avoir critiqué le club qui l’emploie, mais pour s’être exprimé sur les conditions dans lesquelles il exerce son sport, laisse un goût étrange. Il en va déjà de la liberté d’expression. Par ailleurs, le fait de jouer les matchs et de se prendre des types de 120 kilos lancés dans le buffet lui donne à la fois une sensibilité et un point de vue qui méritent d’être exprimés. Si les instances estiment que Chabal est