Samedi en milieu de matinée, Mediapart met en ligne une transcription de la fameuse réunion du 8 novembre dans les bureaux de la fédération française de foot, où des propos discriminatoires auraient été tenus. Les intervenants ont franchi la ligne jaune par deux fois. La première par Laurent Blanc, sélectionneur des Bleus : «En France, on a l'impression qu'on forme le même prototype de joueurs : grands, costauds, puissants. Grands, costauds, puissants. Qu'est-ce qu'il y a actuellement comme grands, costauds, puissants ? Les Blacks. C'est comme ça.» Des Noirs disposant d'un avantage génétique : on tombe de l'armoire.
«Éradiquer». On en vient au deuxième franchissement. Il concerne les binationaux, c'est-à-dire ceux qui, parce qu'ils ont un grand-parent étranger, peuvent choisir à tout moment de représenter la sélection de ce pays d'origine. Blanc : «Moi, ça me dérange beaucoup. A mon avis, il faut essayer de l'éradiquer. Et ça n'a aucune connotation raciste. Quand les gens portent les maillots des équipes nationales des 16 ans, 17 ans, 18 ans, 19 ans, 20 ans, espoirs et, qu'après, ils vont jouer dans des équipes nord-africaines ou africaines [qui bénéficient dans les faits de ces joueurs binationaux formés en France, ndlr], ça me dérange énormément. Je dis pas qu'on va l'éradiquer, mais le limiter…» Eric Mombaerts, sélectionneurs des Bleus espoirs : «Donc il faut 30% ? Un tiers de gamins qui peuvent changer [de nationalité]<