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Libération

L’ultime parcours de Severiano Ballesteros

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Golf. Décédé samedi à 54 ans, le génial Espagnol demeure la référence européenne des greens.
publié le 9 mai 2011 à 0h00

Le golfeur espagnol Severiano Ballesteros est mort samedi à 54 ans, des suites d’une tumeur au cerveau, qui avait été diagnostiquée en 2008. L’agonie de «Seve» a été aussi tragique et pénible (quatre opérations) que sa trajectoire fut lumineuse. Voilà un type - chaleureux, inventif, puissant, élégant - qui a non seulement changé son sport et l’image qu’il véhiculait, mais a réussi à se faire connaître bien au-delà des frontières du golf.

Si, comme quelques autres, Ballesteros a tout gagné ou presque, il l’a fait avec la manière et un enthousiasme communicatif. Il est en particulier l’auteur de quelques coups insensés, jamais vus avant lui et pas souvent après. Son style des grandes années peut être résumé par la formule : je te balance un coup de barre à mine à pulvériser la balle, puis je vais l’extraire des bois où elle s’est égarée grâce à un coup miraculeux de précision. Les golfeurs appellent ce genre de coups une «recovery» ou, dans les cas désespérés, une Seve.

Passé professionnel en 1974, à 17 ans, Ballesteros s’était fait remarquer deux ans plus tard au British Open, reine des compétitions, en dominant les trois premiers tours. Il avait terminé deuxième derrière Johnny Miller, ex aequo avec Jack Nicklaus. Car il y avait du beau monde à l’époque : le golf était un mélange de tragédie grecque et de tournée générale au pub du coin. Seve faisait figure d’Ulysse avec le toucher de balle d’un Lionel Messi. Passons rapidement sur le palmarès - trois British Open (1979, 1984