On s'est pointé samedi sur les bords de la Meurthe pour voir le Lille olympique sporting club consolider sa place de leader de la Ligue 1 en s'imposant (1-0) sur la pelouse synthétique de l'AS Nancy-Lorraine (ASNL), désormais arrimé à une 18e place qui vaudra relégation dans trois semaines. On a arpenté les couloirs du stade Marcel-Picot et on est tombé sur les morceaux éparpillés du club lorrain : le président Jacques Rousselot au bar avec une mousse, l'entraîneur Pablo Correa sur sa planète, le gardien de but Damien Grégorini devant les micros. Et on a fini par comprendre que si, dans le foot, on marche seul, on l'est toujours un peu plus encore dans la défaite. Etude de cas.
Le joueur
Quand Grégorini marche sur un terrain, on dirait qu'il a chaussé une paire de skis de fond. «Fartés au Bonbel [un fromage à pâte pressée, assez collant, ndlr]», raille un présent. Grégorini parle comme il avance : monocorde, le gars dans sa bulle. Juste après le match, un type lui fait remarquer la tonalité lugubre de son propos. «Vous voudriez quoi ?» Puis : «On sait depuis un moment que ça sera tendu jusqu'au bout.» Quand on avait demandé il y a cinq mois au président du club qui il tenait en estime dans son effectif, c'est le nom de Grégorini qui était sorti : correct sur ses contrats, le type qui s'en tient à ce qu'il pense mériter.
Là, personne ne voulait parler. Du coup, la presse a tenté d'aller mettre la main sur les joueurs jusque dans le