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Libération

Aux origines de l’affaire : de Knysna à Ouistreham

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publié le 11 mai 2011 à 0h00

L'affaire des quotas débute durant le colloque de la direction technique nationale (DTN) à Ouistreham (Calvados), organisé du 18 au 21 juillet, dont l'objet était de débriefer la lamentable équipée des Bleus au Mondial sud-africain ainsi que la grève du bus. C'est ce qui s'est dit à Ouistreham qui a poussé Mohammed Belkacemi à enregistrer la séance du 8 novembre : «On y a parlé de l'origine [de certains joueurs tricolores présents au Mondial, ndlr], de la couleur de la peau et aussi de religion», a précisé Patrick Braouezec, hier. Relancé sur la question, le député de Seine-Saint-Denis en a dit le moins possible : «Après Ouistreham, la Fédération française de football a admis le principe de faire intervenir des sociologues spécialistes des questions de religion auprès de la DTN.»

Pour que l'on en arrive là, il a dû s'en dire de belles. Depuis des mois, il se murmure que le pacte de silence établi par les Bleus et leur staff dans l'avion du retour concerne surtout les questions confessionnelles, à commencer par des arrangements (nourriture et aménagements divers) obtenus par certains auprès d'un encadrement prêt à lâcher sur tout pour maintenir un semblant de cohésion. Les joueurs étaient conscients du caractère ultrasensible du sujet et de l'exploitation qui pouvait en être faite dans un contexte de plantage sportif. Plantage qui, selon Patrick Braouezec, aura poussé certains membres de la DTN à pousser leur analyse jusqu'au terrain religieux.