L’idée d’introduire des quotas pour les joueurs binationaux est moralement indéfendable. Elle ouvre la porte à des discriminations. C’est un facteur de rayonnement pour la France et son football que de former les internationaux d’autres pays, avec lesquels nous avons des liens historiques. L’idée d’introduire des quotas sur les binationaux, en fait d’origine africaine ou nord-africaine, dans les centres de formation est donc à bannir et à condamner. Elle ne peut que nourrir un climat de racisme et de procès en légitimité citoyenne de certains de nos compatriotes. Si le football ne crée pas le racisme, il n’est pas immunisé contre lui. Oui, il y a certainement des responsables, des éducateurs, des joueurs, des spectateurs qui nourrissent des sentiments racistes. Il faut les combattre et les dénoncer.
Mais tous ceux qui connaissent Laurent Blanc, qui l’ont côtoyé, savent qu’il n’est pas raciste. L’accusation est trop grave pour être portée à la légère à partir de propos tenus dans une réunion interne, qui peuvent être d’autant plus maladroits qu’il s’agit d’une conversation informelle à bâtons rompus, qui n’a pas le statut d’une déclaration publique et qui n’a pas donné lieu à des décisions formelles. Si cette affaire a suscité un tel émoi, c’est qu’elle intervient dans un climat politique et social malsain, où les déclarations racistes se sont multipliées et où le rejet de l’autre se banalise.
L’exigence légitime à l’égard du football ne doit pas conduire à être plus sévère à s