Menu
Libération

Le fric tchétchène sème la panique dans le foot helvète

Article réservé aux abonnés
publié le 13 mai 2011 à 0h00

Il y a longtemps que le FC Neuchâtel Xamax n’avait plus fait parler de lui. Pas sur le terrain - l’équipe végète en bas de tableau de D1 - mais dans la sphère financière. Le club suisse vient en effet d’être racheté dans des conditions obscures par un milliardaire tchétchène, Bulat Chagaev. L’homme est un ami intime du président de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, qui règne par la terreur sur la république caucasienne.

Très secret, Chagaev possède depuis plus d’une quinzaine d’années plusieurs sociétés à Genève, actives dans le trading de matières premières (pétrole, gaz, céréales). Il est aussi l’un des principaux financiers du régime de Grozny. Il a ouvert son portefeuille pour faire du Terek Grozny un futur grand du football européen. Objectif affiché : la Ligue des champions, sinon rien. Le club a ainsi engagé l’ex-star néerlandaise Ruud Gullit comme entraîneur et un bataillon de joueurs argentins et brésiliens.

La vente du Xamax à des capitaux tchétchènes provoque de sérieux remous dans la confédération. Professeur à l'université de Neuchâtel, Patrick Vincent a diffusé il y a quelques jours un tract contre ce rachat «dangereux et immoral». Les avocats de Chagaev ont aussitôt dégainé une plainte pour diffamation. L'origine des fonds du nouveau propriétaire reste un mystère, mais ils ne sont pas suspects a priori. Sa relation avec le potentat de Grozny n'est par contre pas un secret. Le premier finance les rêves de grandeur du second, avec en toile de fond la reconstru