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Jeu, serbe et match

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Novak Djokovic. Invaincu cette saison, le facétieux numéro 2 mondial, 24 ans dimanche, pourrait détrôner Rafael Nadal à Roland-Garros.
publié le 21 mai 2011 à 0h00

On a croisé tantôt Novak Djokovic, meilleur joueur de tennis du monde, invaincu depuis sept mois, l'homme qui se dresse devant Rafael Nadal à Roland-Garros. Mais on n'est pas sûr de l'avoir vu. Le cadre : début avril à Monte-Carlo, lieu de résidence du Serbe depuis trois ans, juste avant le Master 1 000 local qu'il ne jouera pas. «La douleur n'est pas énorme.» Regards entendus dans l'assistance. Djokovic a un grand plan, une sorte de dessein cosmique, qui passait très au large de l'édition 2011 du tournoi monégasque. Après, une star comme lui doit dire les choses d'une certaine façon. «J'habite sur l'avenue Princesse-Grace et je m'entraîne au Monte-Carlo Country Club toute l'année : je connais tout le monde, le président, ceux qui entretiennent les cours… Monaco est un endroit paisible, où l'on se sent en sécurité et que l'on peut qualifier d'intime. Je m'y suis construit une vie agréable. Je peux marcher tranquillement dans la rue en profitant du moment. Alors bon, ne pas jouer, c'est difficile.» La voix fait le contrepoint : c'est comme s'il posait ses mots sur une matière neutre et froide. Le regard dit encore autre chose : brûlant. Toujours posé sur son interlocuteur. Qui, du coup, baisse le sien de peur d'atterrir dans une sorte de western. Sur la Serbie : «Nous avons de l'orgueil. En même temps, nous sommes parfois envieux. Il y a ce côté : "Si seulement la vache de mon voisin pouvait tomber raide morte…" Mais tout cela doit être toléré.