C'est à Las Vegas, ville où il est né et a grandi, qu'Andre Agassi passe désormais la plupart de son temps. Là qu'il coule des journées bien remplies avec sa femme, Steffi Graf, et leurs enfants, Jaden Gil, 9 ans, et Jazz Elle, 7 ans. Là, qu'il a créé, il y a dix ans, une école pour enfants défavorisés, là qu'il conseille à l'occasion les joueurs qui viennent travailler avec son ancien préparateur physique, Gil Reyes, et son ancien coach, Darren Cahill. Là que Libération l'a rencontré. Car même si le tennis a été pour lui une souffrance, comme il l'a confié dans son autobiographie Open,Agassi aime toujours aussi passionnément le jeu.
Quel regard portez-vous sur le podium mondial ?
Lorsque je jouais encore, j’ai eu l’occasion d’affronter Federer à son summum et il était trop bon pour moi. Ce qui est incroyable, c’est qu’ils continuent à élever le niveau.
Trop bon, comment ça ?
Tout sport progresse. Dans tout sport qui peut être chronométré ou mesuré, les records sont améliorés et ne cessent jamais de l’être. En tennis, les joueurs progressent sans cesse, sauf que là, il n’existe pas de façon de le mesurer. On peut bien sûr parler du nombre de titres du Grand Chelem, auquel cas Federer est celui qui en a remporté le plus, mais cela ne vous dira toujours pas à quel point il est bon.
Et Rafael Nadal ? Il a été le dernier à vous battre à Wimbledon, en 2006.
Il était encore tout jeune et il était tout simplement trop fort. Or il s’est beaucoup amélioré depuis. Il possède des qualités athlétiques comme l’on n’en reverra pas de sitôt. Et que dire de son déplacement, de la puissance qu’il met dans ses frappes,