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Interview

«Dans notre rugby, la tricherie prend le pas sur les intentions»

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Didier Méné, président de la Commission centrale de l’arbitrage, réagit aux attaques dont ont été victimes les hommes au sifflet récemment :
publié le 27 mai 2011 à 0h00

Entraîneurs, soigneurs et joueurs convoqués devant la commission de discipline suite à des propos jugés outrageux, commentaires acerbes dans les médias et les tribunes… La façon dont les matchs de rugby sont arbitrés suscite de plus en plus la controverse, surtout après la sortie du seconde ligne du Racing Sébastien Chabal - «Les arbitres du Top 14 sont nuls» - dans le JDD. A la veille des demi-finales du Top 14, Clermont-Toulouse (ce soir, à 21 heures sur Canal +) et Racing-Montpellier (demain, avec Chabal, puisque sa sanction a été allégée), l'arbitre catalan Didier Méné, jeune retraité des terrains et désormais président de la Commission centrale de l'arbitrage, est revenu sur ce débat.

Trouvez-vous les matchs plus compliqués à arbitrer aujourd’hui qu’il y a dix ou vingt ans ?

Autrefois, l’arbitre devait en priorité gérer les comportements : la violence et l’antijeu. Il fallait pour cela de forts caractères, les capacités d’analyse technique intervenaient en second. Dorénavant, on recherche des profils plus pointus. L’usage de la vidéo est à double tranchant : elle nous aide dans un premier temps, mais risque aussi de nous desservir quand on repasse chaque ralenti dix fois pour trouver la petite bête. Cela revient à interdire aux arbitres ce droit à l’erreur qui, par définition, fait partie de l’exercice de la fonction.

Pourquoi ces polémiques depuis deux saisons ?

Le championnat n’a jamais été aussi serré, les enjeux économiques deviennent énormes et l’effort fourni par des clubs comme Toulon, le Racing-Métro ou prochainement Bayonne exacerbe la concurrence. Les entraîneurs subissent une pr