«Redevenir le gars que j'étais avant. Un gars qui entre sur le terrain, frappe fort et finit à la volée.» Voilà la feuille de route que s'était fixée Jo-Wilfried Tsonga (17e mondial) à l'approche de Roland-Garros. Exit Eric Winogradsky, son coach, place à un homme seul mais neuf, en recherche de spontanéité et de plaisir. Vendredi, il a connu l'une et l'autre avant de rencontrer la souffrance, tant son troisième tour a basculé du rêve à l'enfer.
Pourtant cette mue avait d'abord sauté aux yeux, dans un vendredi venté, face au Suisse Stanislas Wawrinka (14e mondial), son premier vrai test du tournoi après deux aimables, quoique poussives promenades, en trois sets. Il aura fallu douze petites minutes pour revoir «le gars d'avant». Un somptueux pilonnage de coups droits lâchés à plat et conclus par une volée si caressée qu'on ne l'entendit même pas. Pendant la première manche Tsonga fut le géomètre du rectangle, guidant le jeu à sa guise, maître du tempo et de la profondeur du jeu. On peut juste se demander pourquoi il ne collait pas davantage à la ligne de fond de court, auquel cas le score aurait sans doute été bien plus sévère que 6-4.
Aisance. Par instants, la puissance du Français est ahurissante, la raquette devient jouet, il frappe si fort qu'on dirait du tennis de table. En face, Wawrinka s'accroche, s'appuyant surtout sur un bijou de revers, un poil moins élégant que la référence en la matière - Federer - en raison