Richard Gasquet a achevé hier le meilleur Roland-Garros de sa carrière sur le coup de 18 heures. Novak Djokovic l'a éparpillé en trois sets (6-4, 6-4, 6-2) en 8e : il a fallu moins de deux heures au Serbe pour arrêter le Français dans son opération «redécouverte de mon tennis et reconquête de mon public».
Hier, Gasquet a parfois transformé le central en showroom de son talent, le temps d'un revers croisé d'une pureté inouïe qui laisse Djokovic à trois mètres, d'un coup droit laser qui dépoussière la ligne ou d'une amortie délicatement ourlée, de quelques échanges bras de fer. Mais à ce jeu-là, on ne domine pas le numéro 2 mondial qui a compilé hier un 41e succès de rang depuis le début de la saison (à un match du record établi par John McEnroe en 1984). On ne l'inquiète pas. On ne l'agace même pas. A dire vrai, hier, on n'a pas cru une seconde que Richard Gasquet pouvait battre Novak «Demolition Man» Djokovic. Il a été breaké dès le premier jeu du match. Il a obtenu (et raté) ses trois seules balles de break de la rencontre dans le jeu suivant. C'est dire à quel point le Serbe a passé un après-midi douillet. Il a étouffé le Français pendant les deux premiers sets. Il l'a assaisonné dans le dernier. Tout ça a manqué d'incertitude.
Unijambiste. «Je ne m'attendais pas un match aussi simple, a euphémisé le Serbe. Je pense que mon niveau de jeu est plutôt très bon en ce moment.» Ça fait quoi de prendre le «Djoko Express» en p