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Enquête

A la Fifa, Sepp Blatter n’a pas la morale au beau fixe

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Le Suisse devait être réélu aujourd’hui à la présidence de l’instance qui régente le foot mondial, malgré les forts soupçons de corruption pesant sur l’institution.
publié le 1er juin 2011 à 0h00

Il y a quelque chose de pourri au royaume de la Fédération internationale de foot (Fifa). Gangrenée par les soupçons de corruption, l'ONU du football va réélire aujourd'hui comme si de rien n'était son président, le Suisse Sepp Blatter, 75 ans, en poste depuis 1998. Non content d'obtenir le soutien de la plupart des confédérations continentales (Europe, Afrique, Amérique latine, Océanie), il a obtenu la suspension de son seul challenger déclaré, le Qatari Mohammed Ben Hammam (président de la Confédération asiatique, la seule à contester l'actuelle direction mondiale). Et Blatter d'oser proclamer, dans une ahurissante conférence de presse, lundi à Zurich, que la Fifa «n'est pas en crise», tout juste en proie à «quelques difficultés qui seront réglées en famille». Dans quel monde vit-il ?

Raout. Les premiers soupçons de corruption ont émergé en marge de l'attribution, en décembre, du Mondial 2018 à la Russie et du raout 2022 au Qatar. Avec des scores dignes d'une élection de maréchal : deux maigres voix en faveur du concurrent anglais pour 2018, une seule pour l'Australie, challenger en 2022. Huit des vingt-quatre membres - un tiers ! - du comité exécutif de la Fifa, en charge de désigner les pays d'accueil du Mondial, ont fait l'objet de soupçons d'achat de votes. Deux ont été suspendus, l'un l'obtenant en appel la levée de sa sanction - le Tahitien Reynald Temarii, car celui-ci, bien que faisant partie du territoire français, est curieusemen